19 Janvier 2018
Le ministère du bonheur suprême
Un roman choral, labyrinthique, baroque, une histoire comme une ville où existe des voix de traverses, des impasses, une société qui institutionnalise les hiérarchies, des frontières intérieures, des identités multiples.
Il y a toutes ces identités qui nagent sous une seule, apparente, tout cela a à voir avec le degré de liberté dont on jouit dans sa vie.
En tant que romancière on doit accepter de tout voir dans sa complexité, écrit encore Arundhati Roy.
La fiction multiplie ici les genres littéraires, démarrant comme un récit initiatique, une quête de soi, le roman évolue, traversant le genre qu’est l’espionnage, puis le récit intime, la folie des nations qui gangrène les identités.
Un roman est quelque chose de libre et sauvage où le lecteur accepterait de se perdre et de penser à la fois.
Evoquer Arundhati Roy, c’est aussi évoquer cette politique qui concerne l’être humain, cette Inde d’aujourd’hui où l’extrémisme progresse dangereusement, dans ce pays comme ailleurs dans le monde. Dans la vie il y a des moments où il fait s’insurger, où il fait dire non, ça ne peut pas continuer comme ça.
Ce livre convoque toutes les créatures et pas seulement les êtres humains, les laissés pour compte, il témoigne de ces vallées paradisiaques couvertes de tombes où vivent les exclus, l’auteur les évoque en concluant : Les vivants sont des morts qui font semblants.
Une autre grande auteur, urgente, nécessaire.
Le Dieu des petits riens, Arundhati Roy - Gallimard (BookerPrize 1997)
Le Ministère du bonheur suprême, Arundhati Roy - Gallimard (21018)
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