25 Septembre 2020
Il y a ceux qui assènent leur pessimisme en l’humanité et prennent la joie en embuscade, et ceux qui croit que l’homme n’est ni une candeur médiatisée, ni un sacrifié,
Il y a ceux qui s’attachent à la hiérarchie, à la méritocratie, à l’argent et ses apparences, qui cravachent le fameux Assistanat au nom de l’effort, et ceux qui leur répondent que prendre la responsabilité de son bonheur n’empêche ni le courage, ni le labeur,
il y a ceux qui s’agrippent à la volonté mâle des trophées, et ceux qui leur préfèrent l’audace des insuccès,
il y a ceux qui pensent que leur race domine le monde, et ceux qui ne se baisseront plus pour ramasser les bourres de leurs champs de coton, ni le charbon des wagons de la honte,
il y a ceux qui construisent des palaces sur des bidonvilles, et ceux qui creusent des ruisseaux sur les plages pour leurs châteaux de sable,
il y a ceux qui partent à la guerre et ceux qui savent que la mort ne soudoie ni héros, ni martyrs, ni messies, qu’elle prend ce qu’on lui donne, avec la grimace blasée d’une souveraine qui répète son numéro funèbre,
il y a ceux qui couperont leur chaperon en famille, et ceux qui fêteront leur Noël en janvier, sommés de faire sans cette joie “d’avant“, leur joie d’enfant mais libres d’une table d’amis sincères,
il y a ceux qui érigent leurs forêts d’arbres à fort rendement, et ceux qui construisent une grande muraille verte au milieu du Sahara,
il y a ceux qui assignent à résidence la vieillesse, d’une chambre à un réfectoire, d’un couloir vide à une fenêtre sans vue, et ceux qui tentent de continuer à faire chanter la corde vocale de ceux qui ont la voix enfuie,
il y a ceux qui règnent, qui codifient, qui possèdent, qui rivalisent, qui excluent, qui méprisent les intellectuels, les artistes, les gays, les pauvres, les immigrés, les femmes, les vagabonds, et ceux qui tentent de leur tresser avec leur bout de mots une couronne en carton pour leur jour de fête,
Puis il y a ceux qui se mettent soudain à tolérer certaines moeurs, à considérer certains drames humains, et ceux qui se mettent soudain à moins rêver d’un monde idéal, à douter d’une société purement égalitaire,
Peut-être qu’eux tous se rappellent Greco qui fredonnait et nous incitait à les cueillir dare-dare ces roses de la vie, à ne pas oublier le nom des arbres et des constellations, à ne pas oublier que nous tous, tous ceux-là, nous venons de la même maison.
n. b
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